Les six ogres qui veulent écrire un conte
Il était une fois …Six stagiaires.
Six stagiaires qui ne se connaissent pas, mais qui comptent bien passer de bons moments ensemble.
Après une rapide présentation, Agnès, l’animatrice se transforme en « bonne fée ». Elle nous dévoile la recette du conte. Celle du conte réussi. Quoi de mieux qu’une carte postale venue du bout du monde pour stimuler notre fantaisie littéraire. Moi, je choisis la photo d’une demi-douzaine de portes marocaines parce qu’elles savent enflammer mon imaginaire. Le lieu est choisi. Maintenant, le personnage, notre héros, puis l’objet et enfin l’animal. Nous avons tous en main quatre images. À nous de faire notre tambouille !
La tâche est ardue. Alors, notre « bonne fée » distille quelques conseils, quelques idées. Au fil des heures, princes et princesses, voyageurs et soldats, châteaux et montagnes, carrosses et astronefs, s’insinuent dans nos textes. Coup de baguette magique… Voici ma chèvre qui parle…
En fin de matinée, nous avons tous un début d’histoire.
Il est midi. Certains chaussent les bottes de sept lieues, d’autres adoptent le tapis volant pour rejoindre nos paniers déposés au fond de la salle. C’est alors, sept ogres affamés qui ouvrent Tupperware et autres boites plastiques. Oui, Agnès s’est métamorphosée, elle aussi, en mangeuse d’enfants, vraisemblablement par crainte de finir en amuse-bouche. Moi, j’aurai bien dévoré trois ou quatre croustillants mouflets, mais je me suis contentée d’une salade de pommes de terre. Après le déjeuner nous regagnons nos places et recouvrons notre apparence originelle.
Mais, revenons à nos histoires.
Encore quelques lignes, encore quelques tribulations à infliger à notre héros. L’heure de la lecture approche. La marâtre va menacer, la princesse se réveiller et se marier, le voyageur arriver à destination, l’horloge bien huilée se remettre à sonner.
Hésitante, je lis. Agnès compare mon récit à « un long fleuve tranquille » !
Pas assez d’épreuves…
« Qu’en pensez-vous ? demande-t-elle à mes costagiaires. La formule magique est prononcée. Les langues se délient, les propositions fusent…
« Moi, je… »
« Pourquoi ne pas… »
« Et si le génie… »
J’écoute, je trie, j’adhère.
Encore un peu de travail pour trouver une fin (heureuse a précisé la bonne fée) et un titre original.
À la fin du stage, c’est certain, Eole emportera nos écrits jusqu’au seuil du logis d’un habile lutin, qui les compilera en un envoûtant recueil.
Monique
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