La boîte à mots, le jeu : novembre 2016

déc 2016 -
Si les mots avaient des ailes

Les mots proposés en novembre étaient :   CHAMPS-ÉLYSÉES  – KARMA – PASTÈQUE

Voici les textes que nous avons reçus :


La touriste (Elisa M. Poggio)

Un petit son, clair et sec, évoque l’éclatement d’une bulle de chewing-gum. Le soleil rase les pavés, prêt à disparaître à l’horizon. La chaleur emmagasinée durant le jour remonte du sol, vibre dans l’air et soulève les jupes. Le long du trottoir s’alignent des kilims colorés, sur lesquels de jeunes filles disposent des tranches de pastèque fraîchement coupées. Les dernières du jour, elles ont bien vendu tout l’après-midi. Pour quelques sous, les passants se rafraîchissent, entre les cuisines mobiles, les palmiers en pots, les oiseaux en cage.
Et puis il y a la touriste. Plus tôt dans la journée, ils étaient plus nombreux, représentants de cette étrange espèce. Ils se déplaçaient en petites grappes serrées, court-vêtus et portant des chapeaux colorés. Celle-ci se déplace seule, ou presque. Un chien efflanqué, le poil mangé aux mites, la suit langue pendante, entre les étals. La touriste fait mine de ne pas le remarquer, occupée à tourner entre ses doigts ses colliers de coquillages. Pourtant, tous les vingt ou trente pas, elle se retourne en faisant voler ses cheveux aux pointes rouge vif. Elle vérifie d’un regard si le chien suit toujours. Il y a quelques instants, elle l’a rappelé à l’ordre alors qu’il flairait avec un peu trop d’insistance un sandwich abandonné.
« Karma, au pied! »
La voix est fluette. La diction, gênée par quelque chose que la touriste mâchonne sans entrain. Un chewing-gum de la même couleur que ses cheveux. C’était donc ça, le bruit.
La touriste porte une courte robe blanche et un sac bohème râpé en bandoulière. Ses pieds sont montés sur des talons aiguilles, qui achèvent de la détacher en contraste aveuglant sur le décor et la foule environnants. Karma rattrape son retard et lève vers elle un regard patient. Une de ses oreilles pend lamentablement. Où l’a-t-elle ramassé, dans quelle ruelle misérable ? Le pauvre animal semble à demi mort. Elle lui gratte le sommet du crâne du bout des ongles. Quelques mètres plus loin, elle lui achète quelques morceaux de viande séchée. Les yeux de l’animal s’animent et luisent comme des billes sous les rayons obliques du soleil. En attendant qu’il termine ce repas de fête, la touriste s’offre une tranche de pastèque, le menton levé avec une assurance tranquille. De l’autre côté de la rue, les vendeuses et les hommes à vélo lui jettent des regards en coin et marmonnent tout bas. En a-t-elle conscience ? C’est difficile à dire.
Le chien se lèche les babines. La touriste dévisse le bouchon d’une petite gourde et lui donne à boire à même le goulot. En se redressant, elle rejette une nouvelle fois ses cheveux et reprend sa route. Vue de dos, elle a l’allure d’un mannequin en plein défilé. Son chien miteux sur les talons, elle descend vers le soleil couchant à travers les restes du marché, avec le même fierté que si elle arpentait les Champs-Elysées en compagnie d’un bichon de starlette.


 Dans le bus (Caroline R.)
J’étais, il y a quelques jours, assise dans un bus en direction des Champs-Élysées pour y faire quelques emplettes.
Il faisait chaud et j’avais envie d’acheter des vêtements légers et autres babioles qui font la mode à Paris. Tout à coup, le bus pile et oh, catastrophe! le sac d’une passagère lui échappe des mains. Un fracas de verre brisé et nous voyons se répandre sur le sol le contenu d’une bouteille … d’huile. La malheureuse dut maudire son karma, d’autant que le jus d’une superbe pastèque bien mûre et explosée amplifiait les dégâts ! L’horreur !
Le bus, immobilisé pour cause de « glissades intempestives » fut évacué dans la consternation et la mauvaise humeur.
(Perso, j’étais presque arrivée… ouf !)


Amour et pastèques
(Corinne P.)

Pascal pasteur pastelliste est végétarien
Il ne mange pas de steak,
Sa passion, c’est la pastèque.
C’est aussi le mari de Carmen
Carmen n’est pas tchèque mais coquette
Pieds au sec, en chantant à tout vent,
Elle plante passionnément des pastèques dans les champs.
Une fois son karma flamboyant
L’a élue chansonnière de l’année
Et menée sur les Champs Elysées.
Mais sa destinée n’est pas de chanter sous les alizés.
Son bonheur c’est être femme de pasteur
Et planter des pastèques pour Pascal et les restos du cœur.
Pascal, il l’aime sa Carmen,
Car même à la mi-carême
Elle lui fait des pastèques à la crème
Au chocolat, au caramel
Carmen au caramel, karma au chocolat
C’est l‘petit pasteur qui se lèche les doigts !


Chocokarma (Alain)

Ce jour-là, j’avais la tête comme une pastèque, rouge dedans, verte dehors. En d’autres termes, j’étais nauséeux. Voilà ce qui arrive quand on s’enfile une boîte entière de chocolats en une demi-heure. Le chocolat, c’est mon péché mignon, mon addiction, je n’y résiste pas. Tout comme je ne résiste pas non plus à un petit verre d’alcool après le repas, ça aide à digérer, c’est fait pour ça un digestif.
« C’est pas bon pour ton karma », avait l’habitude de me culpabiliser mon épouse quand elle me voyait m’empiffrer de chocolat ou déguster mon cognac. Qu’est-ce qu’elle y connaît en karma ? C’est pas parce qu’elle a passé huit jours en Inde avec Voyage sans frontières qu’elle est devenue une spécialiste des vies antérieures et de la réincarnation. De toute façon, j’y crois pas à ces trucs-là.
Donc, ce jour-là, je me promenais sur les Champs-Élysées avec ma tête de gars pas en forme. Je serais bien resté chez moi, mais il fallait absolument que j’achète le cadeau d’anniversaire de ma chère et tendre. Comme d’habitude, je m’y prenais au dernier moment. Qu’est-ce que j’allais lui acheter ? Une montre, un bijou, un vêtement, un sac ?
J’étais là à me creuser la tête quand soudainement je me suis senti mal. C’était comme un étau qui me broyait la poitrine m’empêchant de respirer, la douleur s’est propagée dans mon bras. En m’écroulant sur le trottoir, avant de sombrer dans le néant, j’ai pensé à ma femme et je me suis dit que j’aurais dû mieux soigner mon karma. Dommage, elle ne connaîtra jamais ma dernière pensée. Ça lui aurait pourtant fait plaisir.


La pastèque se prend au sérieux (J.G)

« Une personne ne peut pas échapper aux conséquences de ses actes ». Kamoul ne le sait que trop bien, lui trotte toujours dans la tête la Grande Loi du Karma « Vous récolterez ce que vous semez ». Il en a fait sa devise, c’est l’étendard avec lequel il se promène depuis pas mal de temps.
Aussi quand il a appris que le grand congrès mondial des cucurbitacées avait lieu en Octobre à Paris, son sang n’a fait qu’un tour et il n’a pas hésité à s’inscrire. Le prix de l’inscription était exorbitant mais montrer sa pastèque à des spécialistes est devenu son obsession.
Depuis le temps qu’il rêve de voir les Champs-Élysées…. Cette fois son rêve allait devenir réalité. La Loi de la Concentration avait été bénéfique, tout comme celle de la Patience. La vraie Joie allait vers la Récompense.


L’insolite rencontre (Martine)

Karma flâne sur l’avenue des Champs-Élysées, admirant l’architecture des bâtiments mais aussi les luxueuses vitrines qui étalent leurs richesses.
Depuis le temps qu’elle rêvait de venir à Paris, ce jour est enfin arrivé. Ce qu’elle découvre n’a vraiment rien à voir avec son village provincial où toutes les habitations en briques rouges ruissellent régulièrement sous le crachin. Le brouhaha parisien lui fait oublier le bruit du tracteur de la ferme voisine qui sillonne chaque jour la rue principale du bourg pour aller travailler dans le champ à l’autre bout du village.
Elle, qui d’ordinaire est une véritable boule d’énergie, s’étonne de muser ainsi, le nez au vent, grossissant la horde des touristes déambulant sur les trottoirs.
Soudain, elle chute lourdement sur le macadam, bousculé par un homme distrait, affairé à pianoter sur son téléphone portable.
Sous le choc, Karma pousse un petit cri plaintif. Aussitôt l’homme range son téléphone puis se baisse pour l’aider à se relever.
– Excusez-moi. Je ne vous ai pas vu.
– Vous auriez pu faire attention. Oh ! Ma cheville.
– Appuyez-vous sur moi. Allons-nous asseoir à la terrasse du café juste derrière nous.
Karma regarde l’homme attentivement et brusquement tombe sous son charme. Son visage est délicat, ses traits fins et réguliers. Et ses yeux ! Des yeux verts émeraude irrésistibles qu’une mèche brune indisciplinée voile partiellement.
Appuyée sur le bras de l’homme, Karma clopine jusqu’à la terrasse du café où elle se laisse tomber sur une chaise poussant « ouf » de soulagement. L’homme paraît soucieux : est-ce qu’elle se serait faite très mal ? Après lui avoir proposé d’appeler les pompiers et qu’elle ait décliné sa proposition, il lui propose de boire un café ce qu’elle accepte aussitôt.
Les voici installés tous les deux, l’un en face de l’autre. Pour la première fois depuis leur rencontre, leurs regards restent accrochés l’un à l’autre.
– Je me présente, Léonard.
– Moi c’est Karma
– Elle est vraiment jolie – pense-il.
– Qu’il est séduisant – songe-t-elle – j’ai envie que cet instant soit éternel…
Leurs cafés avalés, ils restent encore un long moment à discuter de choses et d’autres puis arrive l’instant de se quitter. En se levant, Karma s’aperçoit que sa cheville va nettement mieux. Et, après avoir fait quelques pas, le boitillement s’est définitivement dissipé ce qui rassure Léonard qui l’épie du coin de l’œil.
Il lui propose alors d’échanger leurs numéros de téléphone ce qu’elle accepte bien volontiers, puis il lui offre de la raccompagner jusqu’à la prochaine bouche de métro. Trop contente de prolonger leur rencontre, elle acquiesce avec joie. Ils s’éloignent l’un près de l’autre, conscients qu’un sentiment plus intime est en train de se nouer entre eux.
C’est alors que brutalement, Léonard glisse sur le sol. Un morceau de pastèque échappé d’une poubelle rangée sur le bord du trottoir, s’est collé sous l’une de ses chaussures. A son tour, Léonard s’effondre sur le sol en grimaçant. Karma se précipite vers lui et lui dit :
– Prenez appui sur moi, je vais vous aider.
– La situation est vraiment cocasse.
– Avez-vous mal ?
– Pas vraiment, je suis un peu contusionné – répond Léonard vexé.
Un an s’est passé…Karma et Léonard marchent en se tenant la main sur l’avenue des Champs-Élysées. Les voici arrivés près de la poubelle où Léonard avait chu. On dirait que le temps n’a pas eu de prise sur le container dont le couvercle déborde allègrement !
– Tu te souviens Léonard ?
– Bien sûr Karma. Sans nos chutes respectives nous ne serions pas là aujourd’hui. Tu es mon ange gardien, ma Karma !
Ils partent tous les deux dans un fou rire incontrôlable puis continuent leur chemin vers l’Arc de Triomphe, majestueux dans le soleil couchant.


Karma au vent (Gg)

C’est cheveux au vent, chemise débraillée et lanterne flashante que mon karma descend les Champs-Élysées un soir d’automne 2174. Il est tout bosselé le pauvre, où donc a-t-il bien pu se traîner? Probable que depuis que je l’ai abandonné au Grand Soir de Fin de Siècle pour courir la gueuse, il a dû lui en arriver des aventures. C’est vrai quoi, un karma laissé seul sans intention particulière, ne sait pas où se diriger. C’est bien connu. Je vais vous raconter:
Au tournant du siècle, j’ai ressenti une furieuse envie de m’évader. Quelques centaines d’années déjà que je traînais ce karma, oh pas plus pesant qu’un autre, mais tout de même, il devenait insupportable. Au point de m’enlever une grande partie de ma liberté et ma liberté, moi j’aime. Tenez, il me suffit parfois d’un envol de jupe, d’un parfum subtil, d’une trille pour que mon âme s’émeuve. Au début, rien d’anormal, mon karma m’encourageait, mais au fil de mes résurrections, il devenait de plus en plus lourd cet animal, au point que je ne pouvais plus le supporter. Il me faisait la morale! Alors j’ai établi un plan. Je lui ai fait croire que nous allions sauter un siècle et qu’ainsi, à la dernière seconde de l’année 2099 nous allions passer en 2200. Et il l’a cru cet idiot et juste quand les douze coups de minuit ont retenti dans le silence sépulcral de l’Académie des Sciences de la ville de Paris, le voilà parti comme un flèche droit devant. Vous pensez si j’ai rigolé. D’un seul coup me voilà débarrassé d’un karma encombrant. Libre, j’étais libre, libre de batifoler dans les herbes folles avec les toutes les jeunes filles en fleur de la création. Un bonheur divin.
Les premières années furent merveilleuses. Vivre sans arrière-pensée. Oublier tout ce qui fût et demeure pour s’ébaudir dans un éternel printemps. Pas de passé, que le présent sans cesse en renouveau et ne laissant que des traces légères. J’étais insouciant. Mais on n’y prend pas garde. Le présent au final, se teinte toujours d’antan. La preuve: cette pastèque minuscule, trouvée au hasard d’un chemin pierreux, voilà qu’elle grossissait et, pire, qu’elle s’attachait à mes pas. Au fil du temps elle devint si volumineuse, qu’il me fallait la pousser en ahanant. Vers 2150, je n’en pouvais plus, alors vous pensez quand, vingt-quatre ans plus tard, j’ai aperçu mon karma sur les Champs-Élysées… Je l’ai hélé, et, vous savez quoi, il ne m’a même pas regardé. Il a foncé tout droit, escaladé l’Arc de Triomphe et a disparu à la poursuite de la Grande Armée. Depuis, ma pastèque et moi, nous errons de champs en champs.


La grande aventure de Lao (Geneviève)

Lao était assis, serein, devant sa maison basse. C’était le printemps et il faisait doux.
L’envie de manger une pastèque lui vint, il se leva et se dirigea tranquillement vers la petite rue commerçante avec sa multitude d’étals odorants. Il salua son marchand préféré et lui demanda une pastèque bien mûre, juteuse et parfumée. Il la fit couper en belles tranches et s’en retourna chez lui, d’humeur joyeuse, savourant son plaisir à l’avance.
Une fois bien calé sur sa chaise, il mordit avec délice dans la chair rafraîchissante en retirant délicatement les pépins qu’il garda dans sa main.
Dans son pays, les pépins de pastèque servent à lire l’avenir. Lao n’y croyait guère mais se dit que ce serait amusant d’essayer.
« Allons voir le vieux sage » se dit-il. Et il partit de son pas traînant qui soulevait la poussière.
Le vieux somnolait sur sa natte. « Veux-tu bien me lire ces pépins que je viens de rassembler ? » lui demanda-t-il .
« Mmm. Si tu me donnes 5 yunis ». C’était beaucoup mais Lao s’était pris à son propre jeu.
« D’accord, mais concentre-toi bien »
« A qui donc crois-tu avoir affaire ? » lui répliqua le sage.
Assis face à face, l’un réfléchit, l’autre observa. Petit à petit, le visage du vieux se transforma. De songeuse, son expression se fit perplexe puis il eut l’air franchement stupéfait.
N’y tenant plus, Lao demanda : « Alors, alors ? »
« Je vois une ville avec un fleuve, de grandes maisons en pierres aux toits gris et de drôles de temples avec des tours très pointues. Cette ville est pleine de lumières, de voitures, de gens qui courent et disparaissent sous terre. Je n’ai jamais rien vu de tel mais si tu veux améliorer ton karma, tu dois te rendre dans cette ville ».
Lao rentra chez lui en se disant que le sage était devenu sénile et que, décidément, il ne croyait pas dans ces histoires de pépins.

Un an plus tard, alors qu’il lisait le journal, toujours assis devant sa porte, il repéra l’annonce pour un concours au niveau régional, avec lisait-t-on, de beaux prix à gagner. Il s’agissait d’inventer un objet qui améliorerait la vie des paysans. Comme il n’était guère fortuné, Lao se dit que cela valait la peine d’essayer. Il se mit à passer tout son temps libre à chercher une idée originale.
Sa femme rouspétait, disant qu’il n’avait plus les pieds sur terre et que cela finirait mal. Mais, à force d’acharnement, Lao réussit à fabriquer une machine qui accélérait très nettement la tonde des moutons.
Sous les quolibets de sa femme et de ses voisins, il envoya son projet au journal…. Et à la surprise générale, il remporta le prix qui était un voyage à Paris pour se rendre au salon de l’agriculture.
Et voilà comment Lao se retrouva, par un beau soir d’octobre, vêtu d’une doudoune et un cornet de frites à la main, à se promener sur les Champs-Élysées, étourdi, ébahi mais ravi.


Paris, 14 juillet 10 heures (Colette Kirk)

Tout est prêt, à pied, à cheval, en voiture, chaque armée parée de son uniforme attend de descendre, bien en rang, l’avenue des Champs-Élysées. Place de la Concorde a été dressée la tribune présidentielle devant laquelle vont défiler les troupes. Déjà la Garde Républicaine à cheval, clairon en tête, ouvre ce défilé.

Mais qu’est-ce que c’est que cela ? D’où sortent-ils ces deux là ? Comment ont-ils pu franchir le cordon de sécurité et s’arrêter là, pile, devant la tribune ?

Un énorme percheron attelé à une carriole remplie de pastèques que conduit un vieux paysan, le père Eugène. Ce dernier est venu de sa campagne rendre visite à son cousin de Paris.

La surprise passée, le service de sécurité se précipite pour faire évacuer homme et bête. Mais le cheval refuse de faire un pas de plus. Il en a plein les pattes, il a faim, il a soif. Le père Eugène a beau faire claquer son fouet, Karma, ne bouge pas d’un sabot. On le tire, on pousse la carriole, rien n’y fait. Le son des clairons et des tambours de la Garde approchant le rendent nerveux. L’odeur des chevaux, les fers martelant le bitume, les cris de la foule affole Karma qui se cabre, ru dans les brancards de toutes ses forces secouant la carriole où son entassées les pastèques. Ces dernières déstabilisées roulent sur la chaussée en éclatant sous les sabots des chevaux qui glissent et tombent entraînant avec eux leur cavalier. Hennissant les bêtes tentent de se relever, glissent de nouveau et retombent. Les cavaliers empêtrés dans les rênes cherchent les uns leur casque, les autres leur clairon. Certains gênés par le fourreau de leur sabre ont bien du mal à se remettre debout.

Quelle pagaïe ! Cameramans et reporters s’en donnent à cœur joie ! A qui le meilleur scoop pour le journal télévisé, à qui la meilleure photo pour les quotidiens.

Pendant ce temps, Karma calmé à repris son chemin avec le père Eugène, ils remontent l’avenue en longeant les barrières qui retiennent les spectateurs. Ce dernier se renseigne :

– Je cherche mon cousin ! Est-ce que quelqu’un pourrait me dire où se trouve un lieu-dit Élysées entouré de champs ?


 

Nous remercions les auteurs et rappelons que les textes leur appartiennent. Toute reproduction est interdite.