Tordre
Rachid Ouramdane
Conception et chorégraphie, Rachid Ouramdane
Avec Annie Hanauer et Lora Juodkaite
Lumière, Stéphane Graillot
Décors, Sylvain Giraudeau
12 avril 2016 – L’Onde – Théâtre Centre d’Art de Vélizy-Villacoublay (78)
Critiques écrites dans le cadre du projet « Mémoire de scènes » de l’Onde – Théâtre Centre d’Art de Vélizy-Villacoublay
Atelier d’écriture animé par Christophe Candoni, journaliste
Atelier théâtre animé par Catherine Lenne, comédienne et metteur en scène.
Octobre 2015 – Juin 2016
Elles dansent leurs plaies
Par Alain Lefebvre
Thérapie ou défi, la danse permet à Lora Juodkaite et Annie Hannauer de tordre le cou à l’angoisse, aux préjugés, mais aussi aux conventions chorégraphiques. Ces deux interprètes dansent leur mal-être ou leur infirmité dans une fascinante chorégraphie orchestrée par Rachid Ouramdane. C’est beau et troublant.
Un disque rayé et deux danseuses qui n’en finissent pas d’entrer en scène. Sur la musique sans cesse relancée du film Funny Girl, Lora Juodkaite et Annie Hannauer déboulent sur le plateau telles de joyeuses biches, saluent le public avec grâce, s’éclipsent en coulisses et recommencent. On est dans un pastiche de revue musicale des années cinquante. Assez plaisanté, passons aux choses sérieuses : finie la musique guimauve, les courbettes de ballerines, place à des sons et des mouvements plus angoissants.
Seule sur scène, comme possédée par ses démons intérieurs, Lora Juodkaite se contorsionne dans son justaucorps noir. Silence dans la salle impressionnée par ce corps à exorciser. L’insecte noir quitte la scène pour laisser la place à Annie Hannauer et sa prothèse en guise d’avant-bras gauche. Quel est le Gepetto qui a sculpté cette danseuse de chair et de bois ? Très vite, on tombe sous le charme de son visage et de sa grâce, très vite on oublie cette prothèse qui est peut-être une baguette magique destinée à nous envouter. Sa danse est à la fois syncopée et sensuelle, celle d’un corps libéré de son infirmité et qui trouve sa pleine expression sur une interprétation en live de Feelings par Nina Simone.
Changement total de registre avec Lora Juodkaite qui va nous entraîner dans son délire giratoire, toupie folle droit sortie de la confrérie des derviches-tourneurs. La belle lituanienne ne peut pas s’en empêcher, il faut qu’elle tourne pour échapper à la réalité de ce monde, pour se dissoudre dans le vertige de la force centrifuge. Si ses jambes ne font que tourner, ses bras et tout le haut de son corps se tordent, s’étirent, s’emmêlent en mouvements troublants. Un trouble renforcé par les jeux de lumière qui projettent son ombre sur le sol.
Et vient son étrange confession, faite d’une voix douce sans qu’elle cesse d’enchaîner les rotations. Elle nous dévoile ce besoin compulsif de tourner encore et encore qui la possède depuis l’enfance, sa complicité avec sa sœur et sa joie aujourd’hui de pouvoir tourner sur une scène. Le public retient son souffle, subjugué, et lui donne l’absolution.
Parce qu’elle est belle, troublante et étrange, on ne peut qu’applaudir cette étonnante chorégraphie et l’on oublie vite ses quelques longueurs. Ce soir-là sur la scène de l’Onde, deux fées et leur magicien nous ont entrouvert les portes d’une autre dimension.
TORDRE : entrer en vibration avec l’intime de l’autre mis en partage
Par Par Mi´Ailes
Rachid Ouramdane orchestre une pièce troublante à l’Onde, autour de deux danseuses qui se livrent et dépassent voire transcendent leur corporéité. Il invite le spectateur à tordre le cou à ses préjugés et à lâcher prise pour laisse l’espace qui vit autour de chaque danseuse remplir celui de ses émotions.
L’ouverture, caricaturale par la réitération des entrées en scène, évoque le cirque. Elle annonce un show qui n’aura pas lieu. Puis les danseuses investissent successivement un plateau complètement blanc, où tout est circularité. Le décor se résume à un intrigant ventilateur en action posé à terre et à deux perchoirs métalliques mobiles, offrant un sobre et élégant graphisme d’ombres et de lumières.
Lora Juodkaite, cheveux de jais serrés en chignon, le corps largement recouvert de tissu noir danse avec intensité. Elle passe ensuite le relai à Annie Hanauer qui, tout en contraste, habite l’espace avec sensualité. Elle joue de tout son être offert aux regards, de sa chevelure châtain lâchée et… de sa prothèse qui lui tient lieu d’avant-bras gauche. La densité de son interprétation s’impose.
La danseuse brune revient et elle tourne, tourne, tourne, tourne sur elle-même telle une toupie parcourant l’ovale du plateau. Un son synthétique et saturé accompagne ce déroutant itinéraire. Ses bras dessinent harmonieusement une courbe devant elle. Les tentatives de la danseuse châtain pour l’arrêter dans sa course, en la prenant dans ses bras, sont vaines mais offrent un geste chorégraphique d’une grande puissance. L’hypnotique recommence son surprenant manège avec la même intensité. La fluide Annie Hanauer finit par renoncer et marche à ses côtés sans désormais lui prêter attention. L’obsédante pourtant, dans sa ronde, essaye d’interagir avec elle. S’ensuit alors cette rotation dans laquelle les bras de l’énigmatique Lora Juodkaite si brune ont perdu de leur stable harmonie. Ses bras et sa tête cherchent avec une déchirante intensité à s’accrocher. Puis elle s’arrête net. Alors la fine Annie Hanauer se réapproprie le plateau. Elle évolue lascivement sur la chanson « feeling », en jouant de l’ombre des structures métalliques. Elle danse, le spectateur vibre avec elle et ne réalise qu’ensuite qu’il a totalement oublié la prothèse…
Rachid Ouramdane, renoue ensuite avec la signature de précédentes pièces comme Sfumato, montée en 2012, en laissant place au témoignage oral : tout en tournant sur elle-même, Lora Juodkaite raconte son histoire qui n’est pas celle d’une catharsis. Elle dit son irrépressible besoin de giration qui l’a toujours habitée et dont elle a su faire un art. Elle conclut en remerciant les spectateurs d’y contribuer.
Un bref final, gaiment agencé et digne d’une comédie musicale tout à fait classique, referme ce moment rendu possible par le chorégraphe hors pair, autour d’un duo bien particulier. Qu’est-ce qui a mû ces danseuses ? Le ventilateur, le monde en mouvement tout autour et visuellement absent de ce décor blanc, ou bien seulement leur intériorité ? Et, nous qu’est-ce qui nous a émus ?
Certes le trait est un peu forcé et discours très démonstratif : l’immédiatement visible et apparent, même s’il intrigue ou étonne, ne résume pas l’autre et n’est pas ce qui le forge le plus intrinsèquement. L’ostentatoire n’est rien. Ce que l’on montre de soi nous dissimule autant qu’il révèle. Pourtant, rappeler combien chacun est singulier pour autrui est un précieux appel à l’accueil de l’altérité et au savoir mieux vivre ensemble dans les pluriels d’une société qui se cherche.
TORDRE : Corps et âmes sous tension
Par Anne Simoni
L’Onde transforme le plateau de son Atelier en piste de cirque, blanche à la courbure douce, pour la présentation des danses atypiques de deux singulières solistes.
La danseuse américaine, Annie Hanauer, fait de son bras appareillé le partenaire complice de sa danse tandis que la lithuanienne Lora Juodkaite évolue dans un mouvement giratoire continu sous l’emprise d’un TOC.
Rachid Ouramdane inspiré par leurs modes d’expression corporelle si particulière leur a conçu une œuvre taillée sur mesure magnifiant chaque handicap et permettant aux interprètes de se hisser au sommet de leur art.
L’Homme, corps et âme, instrument d’un art organique : la danse
Vêtues de noir les deux jeunes femmes surgissent en scène effleurant le sol dans une synchronisation parfaite. Rigueur et sobriété pour Lora juodkaite en justaucorps et chignon, tandis qu’Annie Hanauer, les cheveux libres, est dans une tenue d’échauffement et dévoile ses bras nus. Il suffira d’une brève introduction du thème des danses respectives, sans rien masquer du handicap, pour que le duo s’approprie en quelques instants tout l’espace et l’irradie de sa présence.
Déjà, on retient son souffle.
Chaque soliste a sa propre musique, son propre rythme et exécute sa partition gestuelle d’une façon virtuose et poétique. A tour de rôle, l’une s’efface avec pudeur devant l’autre, pour revenir plus tard avec bienveillance à sa rencontre, l’autre n’étant jamais un obstacle.
L’obstacle est matériel, tels les tourniquets de tubulure suspendus que les artistes intégreront parfaitement dans le jeu de leur danse. Annie Hanauer s’y reposera un long moment.
Par ailleurs, elle établit une harmonie chaleureuse et vivante avec sa prothèse. Dans une grande liberté elle nous offre un beau port de bras dont elle sait assouplir la raideur froide. Les attitudes gracieuses, même au sol, sont empreintes de douceur et de sensualité. Mais qu’en aura t’il coûté de labeur incessant, d’entrainement technique pour atteindre un « dehors » impeccable qui donne la précision, l’équilibre et la force. On est subjugué par sa danse lumineuse et son admirable performance.
Le corps de Lora Juodkaite ondule tel celui d’un chat qui se contorsionne pour rester en équilibre. Avec des gestes élégants, un port de tête relâché, les mains croisées sur le cœur, elle interprète sa rotation de toupie, transforme le frénétique mouvement giratoire compulsif en un fascinant tourbillon. Puis, elle s’arrête se blottit tout contre Annie Hanauer et reprend sa valse solitaire Le contact charnel entre les danseuses est un moment rare. L’émotion devient intense lorsqu’il se produit et que les bras d’Annie se resserrent délicatement sur le corps de Lora. Mais, Lora Juodkaite poursuit sa ronde, incessamment, elle virevolte sur son ombre. A présent la musique fait battre les cœurs. Son cœur et celui du public sont à l’unisson. Une mystérieuse énergie s’échappe de ses fulgurantes accélérations, elle semble pouvoir s’élever au-dessus du sol mais c’est votre esprit et votre corps que sa danse emporte.
Un final de show à l’américaine
Le duo est de retour sur scène pour une fin de spectacle de music-hall enlevé. Avec légèreté dans une bonne humeur communicative, cela nous ramène, encore étourdis, à la réalité. C’est non sans humour et élégance qu’Annie Hanauer et Lora Juodkaite affirment leur statut de danseuses et s’amusent à produire un numéro de music-hall éclatant.
La personnalité humaine prime sur l’œuvre
La chorégraphie de Rachid Ouramdane est parfaite, simple, épurée. Avec grâce, sans manière, elle contribue ici à l’élévation de l’art de chaque danseuse dont le handicap génère une énergie qui sublime les mouvements. Un art qui pénètre jusque dans les entrailles et procure une jouissance cérébrale intense.
Tordre, une œuvre à la fois troublante et audacieuse !
« Allons où la réalité ne contrôle pas tout »
Par M.F.L.
Conçu et chorégraphié par Rachid Ouramdane, Tordre est présenté à l’Onde de Vélizy. Deux danseuses se côtoient sur la scène : Annie Hanauer et Lora Juodkaite ; elles accompagnent depuis plusieurs années le travail original du chorégraphe.
Le sol et les parois de la scène sont blancs, deux tubulures en forme de T renversé, suspendus aux cintres, divisent l’espace. Les danseuses, en justaucorps noirs déambulent sur le plateau ; elles évoluent dans un jeu d’ombres et de lumières sous les projecteurs… Leurs regards se croisent… Puis tour à tour, elles vont danser leur univers ; les corps semblent lutter contre leur propre enfermement au son d’une musique parfois stridente, une musique qui donne à entendre la ville et ses bruits assourdissants. Ensuite chacune effectue son propre voyage. Lora Juodkaite, se laisse emporter dans un mouvement de rotation continu, pendant que ses bras inventent la danse à travers de multiples variations ondulatoires évoquant l’urgence, la solitude, la plénitude…. Annie Hanauer, portée par un enregistrement public du chant « Feelings », nous transmet son plaisir de s’exprimer par la danse ; elle nous fait oublier sa prothèse de bras, et, elle est magnifique ! Un autre moment magique, celui où Lora sous le regard d’Annie, tout en dansant, explique dans un enregistrement, son besoin de tourner sur elle-même, mouvement qui l’entraîne dans des périples imaginaires et la réconforte.
Leurs regards se sont croisés, leurs corps se sont rencontrés brièvement, et, pour le final, elles se proposent de terminer ensemble ; ce qu’elles font dans un duo sur une musique de music-hall gaie et entraînante. Dans le respect de leurs particularités, une belle complicité sera née !… C’est un très beau spectacle, de grande qualité artistique, à la fois pudique et poétique.
Une soirée qui donne le tournis
Par MAB
Le théâtre de l’Onde à Vélizy nous offre un spectacle de danse contemporain envoutant et très attachant.
Un décor minimaliste, blanc et noir. Deux barres métalliques qui scient l’espace de leurs ombres mouvantes. Deux corps noirs qui surgissent et se meuvent joliment en torsions intenses, autant de signes graphiques qui évoluent au rythme d’une musique de film classique d’abord Funny Girl puis sur une musique plus moderne, plus scandée.
Corps élancés et silhouettes graciles, les deux danseuses fascinent telle deux mantes religieuses qui évoluent avec souplesse et grâce.
La chorégraphie de Rachid OURAMDANE dans TORDRE surprend par sa sobriété et laisse les deux interprètes féminines se dévoiler doucement dans leur intimité et leur vécu.
L’une britannique, Annie HANAUER bouge avec une prothèse de bras que l’on oublie très vite car elle prolonge avec élégance son corps agile et souple balayé par sa chevelure blonde.
L’autre lituanienne, Lora JUODKAITE, nous offre un spectacle surprenant et fascinant. Elle tourne sans jamais s’arrêter, sur elle-même comme un toupie gracieuse. C’est un récit de vie qu’elle donne à entendre puisque cette pratique gestuelle, personnelle, elle l’exerce quotidiennement depuis l’enfance.
Elles sont l’une et l’autre deux présences solitaires qui parfois se protègent et se touchent. Chacune, à la fois virtuose et fragile, telles des pantins de l’enfance, se racontent et parlent de leurs parcours de vie comme elles dansent.
TORDRE : Transcender le handicap par la danse
Par Valérie
Ne nous trompons pas. Le spectacle que nous propose Rachid Ouramdane au théâtre de l’Onde à Vélizy est un véritable spectacle de danse, interprété de façon magistrale par deux danseuses professionnelles : Annie Hanauer et Lora Juodkaite, qui nous offrent là une prestation tant technique qu’émouvante, et nous font entrer dans leur univers, non pas en voyeurs, mais en amoureux de la danse et de l’expression artistique.
L’entrée des deux danseuses sur scène, deux belles jeunes femmes au corps joliment proportionné, est d’une plaisante vivacité qui nous rassure. Puis, au fil des tableaux, chacune à sa manière nous entraîne dans un monde où leur corps nous raconte leur histoire intime personnelle, comme un ballet classique de l’opéra ne le ferait. Mouvements et musique sont parfaitement synchronisés. La danse d’Annie est plus variée car mis à part sa prothèse du bras, que nous oublions très vite, chaque partie de son corps peut s’exprimer : mouvements de gymnaste, gestes désarticulés d’un corps qui reçoit des coups, ballet harmonieux des bras et des mains qui n’a rien à envier à la grâce et l’harmonie d’une danseuse de l’opéra.
La prestation de Lora est une prouesse. D’aucun diront : très longue ( de 15 à 20mn) , mais quelle performance giratoire, quasi hypnotique tant le mouvement est régulier. Régularité toutefois cassée lorsque les bras dansent dans tous les sens, se cherchent, s’attrapent. Rééquilibrage peut-être. Et quelle maitrise dans l’arrêt du mouvement !
Nous retiendrons de ce spectacle des moments de pure émotion.
Seule allusion à son toc, la voix off nous conte l’histoire de Lora ponctuée par une musique zen. On découvre le temps de l’enfance. Tourner, tourner, tourner, passe pour un jeu. Puis quand vient l’âge adulte, vient l’âge de la souffrance qui lui fait dire : Je marche sur mon ombre.
Sur la musique de « feeling »Annie devient interprète de la musique et s’enflamme. Le corps au sol est au repos, elle prend délicatement sa prothèse pour la ramener sur son bras valide. Seule allusion à son bras qui n’est plus là « Feeling will not come again ».
Cette émotion, nous la ressentons encore lorsqu’Annie rejoint Lora et dans un geste délicat la prend dans ses bras pour arrêter, en vain, son mouvement circulaire. Je ne peux que vous recommander d’aller voir ce spectacle de danse. Pour la performance, l’émotion, le « savoir-faire » de ces deux interprètes de la danse.
Enchantements
Par Odile
Rachid OURAMDAME nous emmène en voyage en compagnie de deux danseuses exceptionnelles sur la scène de l’Onde, à Vélizy avec son spectacle Tordre. Un décor sobre, tout en blanc, de rayonnants jeux de lumière , deux trapèzes noirs, une musique disparate tout au long de la représentation, on se laisse porter par le tout … c’est magique !
Deux femmes très différentes vont danser devant nous pendant plus d’une heure, l’une puis l’autre, à tour de rôles, les deux ensembles, semblant se chercher pour ne pas se trouver, puis enfin les deux ensembles.
Le spectacle commence mystérieusement voire ironiquement par une musique de film sur laquelle les deux danseuses se présentent, se représentent encore et encore… C’est l’éternel recommencement puis, sur une musique plus personnalisée, douce ou saccadée, parfois lancinante, elles se montrent tour à tour sous un autre jour, l’une après l’autre et on se laisse emmener dans l’intimité de chacune. C’est émouvant.
L’une, en noir, cheveux attachés, ne laisse entrevoir que ces mains et son visage. L’autre, cheveux détachés nous montre ses bras dont l’un est une prothèse qui l’accompagne et la réconforte depuis l’enfance et que l’on oublie très rapidement. On a l’impression que le bras rigide de l’une aide celui de l’autre pour démarrer son mouvement, sempiternelle rotation sur elle-même, pratique gestuelle personnelle. Elle tourne et tourne sur elle-même et autour de la scène, envoutante, enivrante jusqu’au vertige. Elle nous emmène en voyage, on quitte le réel avec elle, c’est ensorcelant !
Les deux corps sont presque continuellement en mouvement, mobile, fluide. Quand l’une s’arrête ou quitte la scène, l’autre prend le relais, on ne souffle jamais. Elles se regardent, sont complices et on le devient avec elles.
Des lumières éclairent le plateau blanc et illuminent les deux trapèzes qui se reflètent sur le sol. Les ombres créées épousent et poursuivent les mouvements de l’une au de l’autre. C’est étonnant.
La pièce se termine étonnamment sur une musique de cabaret sur laquelle les deux danseuses dansent ensemble, bien synchronisées, des pas plus classiques, clin d’œil réussit à une danse plus « courante ». Le voyage était fini, il fallait revenir à la réalité….
Tourner encore et encore, s’Orienter, se Rattraper, Détourner, se Regarder et s’Etourdir !
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