La boîte à mots : le jeu

La boîte à mots, le jeu : janvier 2017

jan 2017 -
Si les mots avaient des ailes

Les mots proposés pour notre jeu de janvier 2017:   BATEAU – RÉPONDS-MOI – DOUCEUR

Voici les textes que nous avons reçus :


Message personnel (Mademoiz’Ailes)

Message personnel 
Mon bateau, ma douceur, réponds-moi...

 


Ailleurs (Elisa M.Poggio)

Amène la voile en douceur, matelot. C’est un rêve de gosse, couleur carte postale, le monde en bateau. Il te semble sentir la brise et la morsure du soleil. Le goût des souvenirs, ou plutôt le souvenir des rêves d’alors, pleins d’innocence. Tu rajustes tes lunettes noires, tandis que la poupée à ton bras s’impatiente :

— Dis, alors, une croisière ?

Tu hausses les épaules, l’humeur au caprice.

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La boîte à mots, le jeu : décembre 2016

jan 2017 -
Si les mots avaient des ailes

Les mots proposés pour notre jeu de décembre 2016:   MAISON – COURIR – SILENCE

Voici les textes que nous avons reçus :


Surprise ! (Colette Kirk)

Et me voilà en panne, avec un pneu crevé, en rase campagne. Je suis perdue sur une route inconnue alors que je me rends chez des amis qui m’attendent. Ils m’ont invité pour le réveillon de Noël de demain soir. Comment les prévenir car pour comble de malchance mon portable est déchargé. Debout, à côté de la voiture, je scrute l’horizon cherchant une éventuelle aide. Il fait nuit et l’on ne voit pas grand chose d’autant que la lune est cachée et qu’il neige. Au loin il me semble pourtant apercevoir une maison. Je me dirige vers elle. Autour de moi règne un silence angoissant. Arrivée devant la porte, j’hésite à frapper. Rassemblant tout mon courage je « toque » par deux fois. Une grosse voix impérative me répond

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La boîte à mots, le jeu : novembre 2016

déc 2016 -
Si les mots avaient des ailes

Les mots proposés en novembre étaient :   CHAMPS-ÉLYSÉES  – KARMA – PASTÈQUE

Voici les textes que nous avons reçus :


La touriste (Elisa M. Poggio)

Un petit son, clair et sec, évoque l’éclatement d’une bulle de chewing-gum. Le soleil rase les pavés, prêt à disparaître à l’horizon. La chaleur emmagasinée durant le jour remonte du sol, vibre dans l’air et soulève les jupes. Le long du trottoir s’alignent des kilims colorés, sur lesquels de jeunes filles disposent des tranches de pastèque fraîchement coupées. Les dernières du jour, elles ont bien vendu tout l’après-midi. Pour quelques sous, les passants se rafraîchissent, entre les cuisines mobiles, les palmiers en pots, les oiseaux en cage.
Et puis il y a la touriste. Plus tôt dans la journée, ils étaient plus nombreux, représentants de cette étrange espèce. Ils se déplaçaient en petites grappes serrées, court-vêtus et portant des chapeaux colorés. Celle-ci se déplace seule, ou presque. Un chien efflanqué, le poil mangé aux mites, la suit langue pendante, entre les étals. La touriste fait mine de ne pas le remarquer, occupée à tourner entre ses doigts ses colliers de coquillages. Pourtant, tous les vingt ou trente pas, elle se retourne en faisant voler ses cheveux aux pointes rouge vif. Elle vérifie d’un regard si le chien suit toujours. Il y a quelques instants, elle l’a rappelé à l’ordre alors qu’il flairait avec un peu trop d’insistance un sandwich abandonné.
« Karma, au pied! »
La voix est fluette. La diction, gênée par quelque chose que la touriste mâchonne sans entrain. Un chewing-gum de la même couleur que ses cheveux. C’était donc ça, le bruit.
La touriste porte une courte robe blanche et un sac bohème râpé en bandoulière. Ses pieds sont montés sur des talons aiguilles, qui achèvent de la détacher en contraste aveuglant sur le décor et la foule environnants. Karma rattrape son retard et lève vers elle un regard patient. Une de ses oreilles pend lamentablement. Où l’a-t-elle ramassé, dans quelle ruelle misérable ? Le pauvre animal semble à demi mort. Elle lui gratte le sommet du crâne du bout des ongles. Quelques mètres plus loin, elle lui achète quelques morceaux de viande séchée. Les yeux de l’animal s’animent et luisent comme des billes sous les rayons obliques du soleil. En attendant qu’il termine ce repas de fête, la touriste s’offre une tranche de pastèque, le menton levé avec une assurance tranquille. De l’autre côté de la rue, les vendeuses et les hommes à vélo lui jettent des regards en coin et marmonnent tout bas. En a-t-elle conscience ? C’est difficile à dire.
Le chien se lèche les babines. La touriste dévisse le bouchon d’une petite gourde et lui donne à boire à même le goulot. En se redressant, elle rejette une nouvelle fois ses cheveux et reprend sa route. Vue de dos, elle a l’allure d’un mannequin en plein défilé. Son chien miteux sur les talons, elle descend vers le soleil couchant à travers les restes du marché, avec le même fierté que si elle arpentait les Champs-Elysées en compagnie d’un bichon de starlette.

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