Dimanche 31 mars 2019 comportait une heure en moins, en raison du « passage à l’heure d’été » mais cette journée n’en a pas moins été riche en musicalité. En effet le temps d’un après midi ce dimanche-là, Françoise Siri nous a accompagnés dans la découverte de la poésie du tango. Après une introduction permettant d’identifier les spécificités de la poésie contemporaines et les « ficelles » de l’édition, nous avons laissé venir les mots, les idées et les images portés par des tangos d’Osvaldo Pugliese et d’Astor Piazzola. Le temps de partager la lecture de nos poèmes et le stage était déjà terminé.
Mais afin de prolonger ce partage ou pour ceux qui n’avaient pas participé au stage, il est possible et même… il faudrait lire « Traversée tango », recueil de poèmes de Françoise Siri http://revue-texture.fr/traversee-tango.html
Et puis, embarquons avec les musiques de tango afin de découvrir les poèmes qui sommeillent secrètement en nous…
voir aussi notre article présentant cet atelier/rencontre ICI
voici quelques textes écrits pendant cet atelier :
La minute d’après
Tanguer, verser, renverser
la minute d’après chahute les sens
la veine bleue charrie son rouge sang
le cou emporté jette un dernier sort
la bouche fardée se ferme sur le cri du corps
le menton souverain se cache
les regards lumineux se lâchent
l’épaule amante s’enfuit
la mèche folle s’assagit
la main décousue délaisse son empreinte
la hanche endimanchée se réfugie dans son écrin
le buste soupirant retient son troublant mystère
la jambe dernière larme de chair fend l’air
la sueur perlante signe le pacte
la musique domptée s’éclipse avec tact
Tanguer, s’égarer, se redresser
bonheurs titubants
Vivants
Vivants
PLL
Tango, je te chéris :
Car tu mets dans tes notes,
Tous mes désirs enfouis,
Et cela dénote… et cela connote…
Patrice
Poésie de la pluie
le trottoir brille sous nos pas fatigués
contre ta hanche je m’appuie
les battements de mon cœur s’apaisent
AP
Oh les maux
A fleur de peau
Dis-moi Tango
La douleur des heures sombres
Quand dans la supplique des notes
Le bandonéon appelle les corps
Tous ces sons qui frappent la peau
Avant le peau à peau
L’envie de vivre et d’hurler
L’envie d’embraser et d’embrasser
Alors Tango
A fleur de peau
Laisse les corps se libérer et danser
Catherine
Danse hauturière
Le rideau s’ouvre sur trois notes
Amère cruelle rouge
Les amours ont largué leurs amarres
Elles sèchent leur sel le long des joues
Elles brûlent leurs épines au fond des gorges
Elles dérivent en haute mer au péril des grands creux
Entre deux tempêtes sous la main gauche
Le tango lent des violences de l’exil
Se drape au piano de grappes dissonantes
Se nappe aux violons d’unissons funèbres
Tout un peuple accoste écorché
Au bar du port et sort ses lames
La bande aux néons s’abandonne
Au son du sang chaud qui s‘écoule
D’un accord frappé
La plainte en point d’orgue
Au bal sans fin
Jamais ne s’éteint.
Denis